Une excursion au pays d'Angkor (Travel to the Land of Angkor)

by Émile Vedel

A French traveler, Pierre Loti's close friend, recalls his visit to Angkor and Phnom Penh

Apsaras Mb Baty

Publication: Revue des Deux Mondes (1829-1971), QUATRIÈME PÉRIODE, Vol. 151, No. 3, pp. 596-622

Published: January 31st, 1899

Author: Émile Vedel

Pages: 27

Language : French

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One of the first modern travelers reaching Angkor and its ruins, the author gives a picturesque account of the site, before traveling back to Phnom Penh where he read four hours the Ramayana…

Émile Vedel dedicates his most inspired pages to the Apsaras, sculpted as a veil of lace on the stone”: Elles sont figurées partout, du haut en bas de l’immense construction, le long des pans de murailles, au pied des colonnes monolithes, aux tympans des portes et des ressauts de la toiture, et jusque sur les cordons de fines moulures qui courent autour des soubassemens. Sculptées en demi-relief, les bayadères célestes sont toujours présentées de face, le buste nu jusqu’au-dessous du nombril. Les seins ont un galbe très pur. La figure est ronde, les yeux sont baissés; la bouche large, aux lèvres épaisses, dessine un sourire contenu, mystique. Les jambes sont bien dessinées, les mollets un peu grêles. Aux pieds, les artistes khmers ont été arrêtés par la difficulté de rendre un raccourci : ils ont naïvement profilé les deux pieds de travers et dans le même sens, les cinq doigts étalés horizontalement avec l’orteil bien détaché, de telle sorte que ces belles filles semblent estropiées par en bas, avec des pieds énormes… 

Un des bras est gracieusement coudéen l’air, tandis que l’autre se replie sur le buste, quelquefois sur le ventre, comme pour arrêter un regard indiscret. mains, très délicates et très petites, tiennent des fleurs symboliques, souvent le lotus. Autour des hanches est enroulé de mousseline brodée, transparente, dont les deux extrémités tombent en plis rigides. Une ceinture à pendeloques sorte de jupe, voilant la naissance des jambes. Aux chevilles, poignets et aux avant-bras sont attachés de gros bracelets porte de larges colliers et des chaînes passées en sautoir; les oreilles sont chargées ďornemens très lourds sous le poids desquels le lobe s’est fendu et allongé. Le front est cerné d’un bandeau rangs de pierreries, surmonté d’une tiare très haute à cinq pointes, ou d’une coiffure en plumes. Dans les encoignures, les Apsaras sont isolées. 

Sur surfaces, elles se suivent par groupes de deux à cinq et même sans qu’on en trouve deux qui soient identiques ou exactement ļa même pose et la même coiffure. Il n’y affreux pieds qui soient semblables. Partout elles sont de ciselures si délicates qu’elles semblent un voile de dentelle sur la pierre. Découpés en feuillages, astragales, figurines, ceaux et autres, les murs d’ Angkor rappellent étrangement le style décoratif de la Renaissance, à ce point que Ion serait croire, si cela n’était impossible, que nos sculpteurs du xvieme sont venus s’inspirer ici, sans avoir toujours atteint à la finesse et à la variété du ciseau des artistes khmers. Là où les belles Apsaras sont accessibles, leurs bustes sont polis par le frottement, comme usés par les caresses des passants. Et leurs formes, éternellement jeunes, saillent des murailles ruinées ainsi qu’une procession de vierges du ciel qui aurait été arrêtée pour toujours le long des pierres abandonnées…”

The last day of his visit, he lits some fireworks at the foot of the walls, and one monk praises him for this magical apparition of the Apsaras in the night: Only you thought of embellishing the pagoda for a moment, instead of looting it,” exclaims the old Khmer. Vedel then adds that the latter was not aware of the fact that, one previous night, the visitor had pryed an Apsara bust out of a wall with a hammer and chisel, and thus was himself a looter…

Later on his trip, in Saigon, he is violently sick with high fever, and his local guide, Su-Ling, is convinced that the disease should be the stolen Apsara’s vengeance”… 

Photo: Two apsaras in Angkor Wat (photo MB Baty)

Tags: French explorers, apsara, sculpture, looting, 19th century

About the Author

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Émile Vedel

A close friend to French writer Pierre Loti, Émile Vedel (21 Aug 1858, Marseilles — 12 Fev 1937, Tahiti, French Polynesia) was a naval officer and a writer who traveled extensively through the Far East — he adopted as his daughter the Taihitian princess Takau-Pomare — and wrote one of the first modern descriptions of Angkor. Some literary critics at the time claimed that Loti had plagiarized Vedel’s account in his famous book Un pèlerin d’Angkor.

One of the first submarine commanders in the French Marine Nationale, Émile Vedel authored several travel books and novels, including Lumieres d’Orient or L’ile d’épouvante. With Pierre Loti, he translated into French Shakespeare’s King Lear for Théâtre Antoine in Paris. He was one of the few people at Loti’s deathbed and one of the very few allowed to visit his grave within the walls of his family home on the Isle of Oléron near La Rochelle. Later on, he edited Loti’s Journal and personal papers.

According to Michael G. Lerner (University of Glasgow, 2010), Vedel was one of the very few allowed to visit Loti’s grave within the walls of his family home on the Isle of Oléron near La Rochelle, [and] later helped to publish letters and extracts from Loti’s diary relating to his stay in Tahiti and his novel based on it, Le Mariage de Loti, and who collaborated with the writer’s son in bringing out more of Loti’s Journal Intime” under the title Un Jeune Officier Pauvre. […] What bound Loti and Vedel as close friends was, however, not only their interest in literature and drama, but also their careers in the French navy and their travels overseas. Both men spent most of their lives at sea and reached the rank of commandant, and both wrote about their journeys to exotic parts of the French empire as well as novels set in Brittany.”

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Ari’i-manihinihi Te-vahine-rere-atua-i-Fareia, better known as Princess Takau Pōmare-Vedel (January 4, 1887 — June 27, 1976) Princess Takau-Pomaré-Vedel, daughter of the Taihitian Queen consort Joanna Marau Taaroa a Tepau Salmon (18601935)